Voici donc que 26 maires de droite, du Val-d'Oise dont Philippe Rouleau maire d'Herblay, se fédèrent pour dénoncer la loi SRU qui serait, selon eux, inapplicable et de nous expliquer que doter leurs communes de 25% de logements sociaux en 2025 est absolument impossible. Alors nous allons peut-être rétablir certaines choses car tout de même il ne faut trop se moquer du monde.
La loi SRU a été promulguée fin décembre 2000 et cette loi relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbains imposait aux communes importantes (+ 1500 habitants en île de France) de disposer d'au moins 20% de logements sociaux. C'était donc il y a exactement 20 ans ... oui oui 20 ans.
En janvier 2013, le taux de logements sociaux est passé à 25% à l'horizon 2025 (loi Duflot) c'était donc il y a 8 ans (à un mois près). Et donc fin 2020, ces messieurs dames Maires nous disent qu'il n'est pas possible d'atteindre un objectif fixé par la loi 8 ans plus tôt.
Ce n'est pas une blague, c'est juste la position traditionnelle de la droite depuis la loi d'origine du gouvernement Jospin. Cette loi n'est pas faite pour ennuyer le monde, elle avait pour objet de facilité la mixité sociale et "mélanger" ménages aisés et modestes. [et limiter aussi la spéculation foncière et immobilière]
Alors si tout le monde avait joué le jeu depuis le départ et continué à le faire nous n'en serions pas là. Le non respect de la loi n'est pas un choix structurel de l'habitat urbain, c'est un choix politique.
En France, sur les 1.152 communes concernées par la loi SRU, 629 ont déjà atteint les 25% de logements sociaux, et 523 pas encore dont 283 n’en sont même pas à la moitié.
Parmi les villes de plus de 100.000 habitants, quatre sont très en retard : Nice, Toulon, Aix-en-Provence et Boulogne-Billancourt ➡️ toutes des villes avec un maire de droite.
Vous avez bien lu, 629 ont atteint l'objectif de la loi ... c'est donc bien qu'il est parfaitement possible et réalisable de respecter les 25% de logements sociaux.
Les 26 "rebelles" valdoisiens feraient mieux de s'interroger sur leurs propres actions à propos du logement social. S'ils n'atteignent pas l'objectif ce n'est pas en raison de la loi mais plutôt par manque de volonté politique et choix d'urbanisation, le logement social n'étant pas l'une de leurs priorités.
(source chiffres Le Monde)
Merci à Jean-François Dupland pour cette démonstration impeccable !
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