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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 14:01
En partenariat avec NPS Cergy, "Réinventer la Gauche Val d'Oise" organisera à Cergy le samedi 7 juin 2008 à partir de 17h00 (quartier de Cergy-Préfecture) un débat pluraliste sur le thème
"MAI 68 – MAI 2008 :
QUELLE ORGANISATION DE LA GAUCHE POUR TRANSFORMER LA SOCIETE ?"

Seront présents des représentants de divers courants de la gauche politique - PS, PCF, Les Verts, MRC - et le Mouvement des Jeunes Socialistes.

De plus amples informations - salle exacte, plan, liste des intervenants - vous seront transmises dans les prochains jours.

Vous pouvez lire ci-dessous l'introduction politique qui est proposée au débat...

L'accroche du débat peut apparaître quelque peu provocatrice. N'est-il pas en effet un peu simple de surfer sur les « non-commémorations » de Mai 68 pour vous inviter à un débat sur l'organisation de la gauche un samedi après-midi à Cergy ?
Pourtant, risquons nous à l'exercice pour éclairer les enjeux auxquels la gauche et le camp du progrès doivent répondre aujourd'hui.

En Mai 68, la France connaît un pouvoir conservateur bien installé après 10 ans de pouvoir. La société française est corseté dans des traditions d'une autre époque et n'a pas vu sa jeunesse prendre le train de la modernité sociale. En Mai 68, les salariés vont finir par suivre dans la grève les étudiants, mais pas seulement pour parler « grain à moudre », mais pour parler conditions de travail, droit syndical, organisation du travail autonomie, autogestion, relations humaines.
En Mai 68, la gauche était dominée par le Parti communiste français, la gauche non communiste s'est fédérée quelques années plus tôt dans FGDS ; les 2 pôles ont connu un succès certain aux élections législatives de 1967. Le PSU structure une partie de la gauche intellectuelle et étudiante.
Mai 68 ne va pas simplement ébranler le pouvoir gaulliste et conservateur, il va bousculer le PCF, il va faire exploser la fédération des gauches, il va donner à de nombreux groupes radicaux d'extrême gauche une visibilité politique largement supérieure à leur impact militant réel (maoïstes, trotskystes de diverses obédiences, libertaires, etc.). La gauche s'effondrera aux élections législatives de juin 1968. Mais, sans Mai 68, la contestation de gauche du totalitarisme n'aurait pas eu lieu ; la reconstruction du PS de 1969 à 1971 aurait été impossible ; l'union de la gauche et le programme commun inenvisageables, et finalement le retour de la gauche au pouvoir en mai 1981 aurait pu prendre quelques années de plus.

Depuis 1968, bien des choses ont changé, en bien et en mal ; les mentalités se sont transformées, la gauche a mené des réformes sociales importantes et, quelques soient les désaccords et les échecs, la loi s'est mise en phase avec les évolutions profondes de la société. De nouvelles aspirations sont apparues.

Mai 2008, depuis 6 ans, un pouvoir de droite est fermement installée aux commandes. Depuis 1 an, Nicolas Sarkozy approfondit une politique de sape du modèle républicain entamée avant lui. Mais l'on ne dira jamais assez à quel point il met en œuvre une véritable synthèse des droites françaises : vieux fond réactionnaire, pensée économique néo-libérale affirmée, relent de nationalisme à peine compensé par l'illusion d'une relance européenne. Ce que certains ont appelé un «bonapartisme néo-libéral»... et qui fait souffrir nos concitoyens. La souffrance au travail est de nouveau fortement présente dans les enquêtes sociales mais absentes de toutes les politiques.
En face, quelle gauche avons-nous ? Quelle alternative propose-t-elle ?
Sa victoire aux élections municipales et cantonales de mars 2008 ne saurait masquer ses défaites lors des 3 dernières élections présidentielles et 2 dernières élections législatives. La gauche va-t-elle se satisfaire d'être une force politique d'élections intermédiaires, se contentant d'une «cohabitation territoriale» en laissant le pouvoir d'Etat à la droite ? D'ailleurs les territoires qu'elle gère ont-ils réellement les moyens de corriger les régressions imposées par la droite gouvernementale ? S'en remettre à cette dialectique, n'est-ce pas simplement masquer une incapacité politique et culturelle à proposer aujourd'hui une alternative réelle à la politique de la droite ?
Bernard Thibaud, secrétaire général de la CGT, n'a-t-il pas dit dernièrement que la gauche n'était «pas en état de gouverner» ?
Le PS domine aujourd'hui la gauche, comme le faisait autrefois le PCF, mais est-il dans un meilleur état politique que le PCF en 1968 à la veille de sa chute ? Le reste de la gauche s'est morcelé, les partis parlementaires ou territoriaux (PCF, Verts, MRC, PRG...) connaissent une faiblesse électorale inquiétante. L'extrême gauche qui porte à son habitude un discours protestataire radical constitue un pôle non négligeable, politiquement et médiatiquement, mais à la structuration et aux objectifs incertains. Certains à gauche ont pu connaître également la tentation du Centre.

Les appels à l'unité de la gauche se multiplient ; des clubs se sont créés pour rassembler différentes personnalités de la gauche démocratique ; des figures anciennes de la gauche comme J.-P. Chevènement appelle au rassemblement ; certains sont tentés de constituer un nouveau pôle de radicalité pour équilibrer le risque de constitution d'un parti démocrate rassemblant sociaux-libéraux et Modém ; le PS affirme, toutes sensibilités confondues, dans sa nouvelle déclaration de principes vouloir «rassembler toutes les cultures de la gauche [et ne pas se résigner] aux divisions de l'histoire ».
  • Mais construire un Parti de la Gauche française comme le revendique Manuel Valls n'apporte aucune réponse sur le projet qui le fondera.
  • Quelle riposte la gauche peut-elle aujourd'hui apporter au gouvernement ? Quelle alternative peut-elle présenter en commun ?
  • Nos organisations sont-elles capables de travailler ensemble, de dépasser les «divisions de l'histoire» et par exemple d'intégrer - au-delà des discours - la culture écologiste qui se distingue fortement de celle héritée du «matérialisme historique», logiciel idéologique commun aux forces de gauche non vertes ?
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