Compte rendu de l'été et des universités de La Rochelle, dans le cadre de la préparation du congrès de Reims
L'été 2008 et les universités de La Rochelle n'auront évidemment pas donné une image médiatique très positive du Parti socialiste ; on s'en doutait, à la veille d'un congrès la plupart des responsables du PS ont un peu de mal à se tenir, et certains s'en sont donnés à cœur joie dans les noms d'oiseaux, combinaisons d'appareils, posture de victimes ou d'inquisiteurs, tout au long des mois de juillet et d'août et jusqu'aux quais du vieux port de La Rochelle.
Le Parti socialiste a ainsi d'autant plus l'ardente obligation de réussir son congrès de Reims ; et pour nous, vous vous en doutez cela signifie adopter enfin une orientation qui permette d'offrir une alternative et des solutions aux crises provoquées par le choix d'un libéralisme sans frein, mais également adopter un véritable programme collectif de travail, éviter la présidentialisation du PS et enfin rassembler la gauche.
Nos principaux animateurs nationaux, Henri Emmanuelli et Benoît Hamon, ont évité par esprit de responsabilité de participer au festival estival des petites phrases et petites combinaisons. Nous avions collectivement expliqué le 28 juin dernier que nous étions disponibles pour la construction d'une nouvelle majorité inédite avec les reconstructeurs, c'est-à-dire les amis de Martine Aubry, d'Arnaud Montebourg, de Laurent Fabius et de Jean-Christophe Cambadélis. C'était le sens de la présence de Marylise Lebranchu et de Laurent Fabius le 28 juin à La Sorbonne à nos côtés.
Le rapprochement inopiné de Pierre Moscovici, premier signataire de « besoin de gauche » la contribution portée par Socialisme & démocratie et Rénover, maintenant !, à la mi-juillet avec les grands féodaux de « La ligne claire » (Gérard Collomb, Jean-Noël Guérini...) nous a quelque peu refroidi ; nous avons été tout autant étonné de la volonté d'exclusion des fabiusiens exprimée par Pierre Moscovici à plusieurs reprises, sans qu'il soit désavoué par Martine Aubry avec qui il venait sous l'impulsion de Jean-Christophe Cambadélis de conclure une alliance formelle.
Aussi, peu avant les universités d'été de La Rochelle, Benoît Hamon a rappelé que notre contribution « Reconquêtes » avait également pour mission de rassembler la gauche du parti derrière elle.
Voici ce qui a été acté vendredi soir lors de la réunion que nous avons tenue dans l'auditorium du centre des congrès de La Rochelle, en présence de nombreux militants et responsables fédéraux de NPS et « Reconquêtes » (nombreux militants valdoisiens présents) :
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le constat d'évidence que rien ne nous séparait de la contribution « changer ! », portée par Marie-Noëlle Lienneman, Emmanuel Maurel et Paul Quilès ;
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la volonté de poursuivre un dynamique de rassemblement autour de nous, et sous l'égide de Benoît Hamon, de la gauche du PS ;
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la poursuite des discussions avec les reconstructeurs sans qu'il puisse y avoir de confusion, c'est-à-dire que les thèses de « La ligne claire » devaient être très nettement dénoncées et qu'elles ne pouvaient pas être partie prenante d'un accord politique entre les reconstructeurs et la gauche du parti menée par « Reconquêtes ».
Cette décision s'est traduite le lendemain par le rassemblement autour de nous en deux temps de la contribution « changer ! » de Lienneman-Maurel puis de la contribution de Gérard Filoche (qui avait participé à NPS entre 2002 et 2006). Des rendez-vous ont été pris dans la semaine pour discuter avec Jean-Luc Mélenchon.
Invité à parler chez les amis de Laurent Fabius aux côtés de Martine Aubry et Jean-Christophe Cambabélis, samedi matin, Benoît Hamon leur a signifié nos conditions pour une majorité commune.
Nous verrons ce qui se passera dans les prochains jours, sachant qu'au bout du compte ce sera la qualité du texte commun qui emportera l'adhésion des uns et des autres ; des débats qui semblent assez durs et difficiles se déroulent entre amis de Pierre Moscovici et de Jean-Christophe Cambadélis ; beaucoup d'amis de Laurent Fabius veulent répondre favorablement à notre démarche... affaire à suivre...
pour « Reconquêtes » 95
Frédéric Faravel