L'Humanité - 21 avril 2013
Le courant du Parti socialiste "Maintenant la gauche" présente ce lundi un document programme de mesures afin de "s'affranchir d'une certaine orthodoxie libérale et budgétariste".
Cosigné de la sénatrice Marie-Noël Lienemann, d'Emmanuel Maurel, premier signataire de la motion de l'aile gauche au congrès de Toulouse, du député Jérôme Guedj, et des économistes Daniel Vasseur et David Cayla, tous membres du courant "Maintenant la gauche", ce "plan de relance écologique et social pour la France et pour l'Europe" mobiliserait 43 milliards d'euros en deux ans et permettrait de créer ou préserver 500.000 emplois.
Plan de relance
"Comme dans les années 30 aux Etats-Unis, la politique économique est redevenue restrictive trop tôt et, comme dans les années 30, il faut s'affranchir d'une certaine orthodoxie libérale et budgétariste pour mettre en oeuvre avec détermination un plan de relance, au moment où il est à la fois le plus nécessaire mais aussi le plus efficace, afin de sortir l'économie de cette spirale récessive", écrivent-ils dans ce document de trente pages qui va être présenté au Sénat lundi.
Et de proposer "un plan de relance sur deux ans de 43 milliards d'euros", soit "2 points de PIB, dont seulement 28 milliards d'euros financés sur fonds publics, qui constituerait le pendant du pacte pour la compétitivité adopté fin 2012". Selon leurs calculs, "il permettrait d'augmenter le PIB de 3,3 points et de créer ou préserver environ 500.000 emplois".
Ce plan est fondé sur trois piliers :
- "la relance de la consommation populaire: des mesures immédiates pour une reprise à court terme",
- "la relance par des investissements publics et des grands projets mobilisateurs soutenant la réindustrialisation pour un redressement à moyen terme"
- "une réforme fiscale fondatrice garante d'une croissance à long terme".
La relance de la consommation passerait notamment par une amélioration "temporaire de l'indemnisation du chômage et du chômage partiel dans les entreprises" et une revalorisation des aides sous condition de ressources" pour les jeunes.
La "réindustrialisation du pays" serait pour sa part fondée sur "l'innovation et la qualité", avec "la construction d'infrastructures de transport (lignes à grande vitesse, canaux, fret ferroviaire, tramways), "la montée en puissance des filières industrielles nécessaires à la transition énergétique, ou encore de la voiture électrique" et le soutien du secteur BTP via "une prime à l'achat de logements neufs" pour les plus modestes.
L'austérité du gouvernement
Les auteurs précisent que "l'apport de l'Etat pourrait donner lieu à l'émission d'un emprunt national"permettant d'"agir à un moment décisif pour notre économie". Ce plan fait suite à une résolution publique sur ce sujet adoptée lors d'une réunion du courant "Maintenant la gauche" début février. Il survient alors que le gouvernement a présenté sa feuille de route politique à la Commission européenne lors du dernier conseil des ministres. Un document qui fait la part belle à la réduction des déficits à travers des coupes dans les services publics et les interventions de l'Etat.
S.G.