Le Monde.fr avec AFP | 30.08.2014 à 08h30 • Mis à jour le 30.08.2014 à 11h54
Trois jours après la déclaration d'amour de Manuel Valls aux patrons du Medef et en pleine université d'été du Parti socialiste à La Rochelle, les frondeurs sont bien décidés à peser sur le débat. Samedi 30 août, ces députés et élus PS contestataires dont certains se sont abstenus sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en juillet ont officialisé leur collectif «Vive la gauche» devant 300 à 400 personnes dans un amphithéâtre de la faculté de lettres.
Dans un texte que s'est procuré Le Monde et qui a été rendu public lors de cette réunion, Christian Paul, Laurent Baumel ou encore Jérôme Guedj, s'alarment de l'état de la France en rappelant le résultat des élections européennes qui ont vu le Front national arriver en tête :
« La durée et la profondeur de la récession minent le quotidien des Français et la confiance en un destin collectif. Privées d'une amélioration de leurs conditions de vie, les classes populaires et moyennes ont exprimé leur colère. Le vote majoritaire d'un sombre dimanche en faveur de l'extrême droite a été le révélateur insupportable d'une société sous tension. »
UNE ÉVOLUTION DES INSTITUTIONS
Tout en critiquant le premier ministre («Les applaudissements du Medef ne seront jamais le critère de notre réussite»), les signataires proposent un «un plan d'urgence alliant un soutien ciblé aux entreprises, du pouvoir d'achat supplémentaire pour les familles et un maintien des capacités d'investissement local».
Ces socialistes, dont certains avaient déjà signé l'appel des 100 au printemps, demandent également une évolution des institutions :
«Contre l'épuisement démocratique et la colère qui s'expriment, nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Ve République corsetée. Pour permettre à la gauche de rassembler durablement une majorité sociale et politique, nous devons changer les modes de représentation et de délibération de notre pays et les adapter aux temps présents.»
Au milieu du public, Christiane Taubira, ministre de la justice reconduite dans le nouveau gouvernement malgré son positionnement proche de celui d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon, a suscité la curiosité.