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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 14:48

Politis - Par Pauline Graulle - 15 janvier 2014

Après la conférence de presse du chef de l’Etat, des socialistes s’insurgent contre le pacte de responsabilité.

arton25268-d6fdc.jpgFrançois Hollande n’avait pas encore fini sa conférence de presse que Jean-Luc Mélenchon appelait déjà, sur Twitter, les élus PS et EELV à «rompre les rangs», demandant à ce que se crée «vite, une large opposition de gauche au Parlement et dans la rue contre ce programme de droite !»

Mais du côté des socialistes, on est restés plutôt sages. Du moins pendant l’intervention télé. Rares ont été ceux qui ont osé donner leur opinion en live. Un silence général qui a laissé le champ libre à Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville et proche de Manuel Valls, qui s’est réjoui sur Twitter de l’orientation prise par François Hollande :

twitt_Carvounas.jpgUne petite demi-heure après la fin de l’intervention de Hollande, Claude Bartolone, le patron des députés, a donné le coup d’envoi (et le ton), se félicitant sur son blog du «message d’autorité, de stabilité et de confiance» du président qui, «plus que jamais, tient son cap, connaît les escales et se fait une idée précise de la destination : une France solidaire et compétitive». Sur I-Télé, Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a lui aussi trouvé le président «déterminé, combatif». «Je salue et j’appuie le grand compromis social et le pacte de responsabilité présentés par le président de la République, a-t-il déclaré au nom de la Rue de Solférino. C’est un geste de courage qui répond à l’exigence historique de redressement de notre pays et de sa force économique».

Tout autre son de cloche du côté à l’aile gauche du PS. Certes, Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel, ou Pouria Amirshahi, pourtant parmi les plus "turbulents" du parti, se sont prudemment abstenus de tweeter pendant l’intervention. Pris à parti sur Twitter, Jérôme Guedj, député de l’Essonne et membre fondateur du courant Maintenant la gauche, a préféré répondre sur les fautes d’orthographe de son interlocuteur...

C’était le calme avant la tempête. Car les critiques visant le pacte de responsabilité ont ensuite été vives. «Cette fois-ci, pas question que le parlement ne soit une simple chambre d’enregistrement [le pacte de responsabilité passera en juin devant l’Assemblée national, NDLR], comme cela a été le cas pour la loi sur la sécurisation de l’emploi», a averti Guillaume Balas, secrétaire général d’Un Monde d’Avance, le mouvement de Benoît Hamon. Avant de se radoucir quelque peu sur le site de Libération : «Qu’on ne nous refasse pas le coup de l’accord national interprofessionnel (ANI) ! On ne peut pas dire aux parlementaires qu’ils n’ont le droit de toucher au texte qu’à la marge…». «Hollande continue sur une voie qui a fait la preuve de ses échecs et met sa politique entre les mains du cupide MEDEF», a déploré sans ambages son camarade Pouria Amirshahi.

La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, qui avait annoncé un peu plus tôt que «les vrais socialistes ne rester[aie]nt pas silencieux», a mis du temps à prendre la parole. «Je ne reste pas convaincue de cette stratégie macro-économique qui ressemble un peu trop aux politiques d’austérité , a-t-elle expliqué à Politis.fr. C’est une politique qui va dans le mur, et qui risque d’avoir un coût énorme en terme de services publics, de services sociaux, et en matière de croissance».

Quant au pacte de responsabilité, elle a jugé, comme bien d’autres, que François Hollande a été «hyperflou» sur la nature des contreparties : «Les aides seront-elles remboursées si les objectifs ne sont pas tenus ?», a-t-elle fait mine de se demander, comme si on ne connaissait pas déjà la réponse... Estimant, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon, que les déclarations de ce soir n’ont rien d’un tournant, Marie-Noëlle Lienemann a toutefois réaffirmé qu’« on ne va pas quitter le PS pour autant. De tout façon, on ne peut pas gouverner longtemps contre la majorité syndicale et politique qui vous a élu». Gageons que François Hollande entendra ce conseil avisé...

Du côté des partenaires Verts enfin, le communiqué tombé un peu avant 20 h, a reflété l’habituel malaise. «Ai été porte-parole des Verts il y a quelques années, content de ne pas l’être aujourd’hui», a ironisé sur Twitter le député EELV Sergio Coronado. «EELV déplore l’absence de dimension environnementale du discours présidentiel», a écrit (en gras dans le texte) Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’EELV. «Cette politique est irrationnelle pour ne pas dire irresponsable», a twitté - beaucoup plus franchement - Jérôme Gleizes, à la gauche du parti. Un parti qui, en 2014 comme en 2013 comme en 2012, se demandera s’il doit rester, ou non, au gouvernement.

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