Depuis près d’un an et demi qu’a commencé la pandémie au COVID-19, les élèves, les étudiants, les professeurs et tous les membres des communautés scolaires et universitaires ont subi un festival d’improvisations et d’injonctions contradictoires de la part de leurs ministères. Alors que l’été voit déferler une quatrième vague de la pandémie, il n’est sans doute pas trop tard pour anticiper et préparer la rentrée, bien que le ministre de l’éducation nationale ait choisi de se déplacer à Tokyo pour les JO plutôt que de plancher sur les protocoles de rentrée, pourtant promis pour début juillet.
Du fait de leur jeune âge et des moindres risques qu’ils encourent, les élèves et les étudiants n’ont jusqu’ici pas fait partie des publics prioritaires pour la vaccination. De façon plus surprenante, à la différence de nombre de pays européens voisins (Allemagne, Autriche, Espagne, Hongrie, Pologne, Portugal, République Tchèque, Slovaquie…), les enseignants n’ont pas non plus été jugés prioritaires par le gouvernement français. Les 5 semaines qui nous séparent de septembre ne pourront suffire à compenser ce déficit de protection. Faute d’anticipation et de préparation, la communauté éducative risque donc d’affronter la rentrée dans un état de grande fragilité vis à vis des risques sanitaires.
Ainsi du fait de leur moindre taux de vaccination, enfants et jeunes adultes sont (malgré eux) aujourd’hui parmi les principaux moteurs de la propagation de l’épidémie. Dans ce contexte, il faut d’abord convaincre de l’intérêt de la vaccination et de l’obtenir pour l’ensemble de la communauté éducative en proposant de façon volontariste des rendez-vous à celles et ceux qui ne sont pas encore vaccinés.
La Gauche Républicaine et Socialiste demande en outre que le mois d’août soit mis à profit pour limiter les risques de transmission au sein des établissements scolaires. À la façon de la fumée de cigarette, le COVID se transmet de façon aéroportée. Afin de prévenir les risques, il convient d’investir pour adapter les locaux : diagnostics et travaux pour garantir la bonne ventilation des salles ; achat et mise en place de capteurs de CO2 dans les classes pour caractériser la qualité de la ventilation et réguler l’ouverture des portes et fenêtres ; achat et installation de purificateurs d’air à filtre HEPA.
La restauration scolaire est dans ce contexte un enjeu essentiel tant du point de vue social que sanitaire. Les repas à la cantine sont, on le sait, une source majeure de contamination. Il convient de tout mettre en œuvre pour réduire ce risque sans renoncer à la restauration scolaire. Il aurait fallu anticiper et planifier des dispositifs le permettant. Il s’agissait de d’organiser les établissements pour un système de plateaux ou paniers repas directement délivrés dans les classes, par exemple, qui permette aux enfants de déjeuner dehors ou par demi-classe en fonction du temps de façon à limiter les interactions entre classes et à éviter la mêlée de la queue à la cantine. D’autres adaptations doivent être imaginées pour les restaurants scolaires. Pour mettre en place de tels dispositifs, il aurait donc fallu débloquer les crédits suffisants, que soient recrutés des personnels qui assurent le service à la place (à la classe) et que l’État subventionne à cette fin les collectivités territoriales responsables de la restauration scolaires dans les écoles, collèges et lycées du pays. La Gauche Républicaine et Socialiste est consciente de l’inertie résultant du fait que rien n’ait été pour le moment envisagé par le ministre Blanquer et les hauts fonctionnaires de son administration ; à défaut qu’un tel dispositif soit mis en place dès le 2 septembre, la Gauche Républicaine et Socialiste demande que les crédits soient débloqués, que les protocoles soient élaborés en concertation avec les représentants des chefs d’établissements, des enseignants et des personnels TOS des collectivités concernés, pour que ces dispositifs puissent être applicables dès le mois d’octobre, si la circulation du virus reste à un niveau élevé.
La pandémie au COVID-19 a par ailleurs agi comme un révélateur du mauvais état général des établissements scolaires et universitaires et de l’abandon de toute politique de prévention digne de ce nom. Comment accepter qu’en 2021 il reste difficile à un élève français de simplement se laver les mains faute du manque de points d’eau ? Comment accepter de devoir partager médecins scolaires, infirmières, psychologues et assistantes sociales sur trois, quatre ou cinq établissements différents au point que ces personnels deviennent essentiellement indisponibles aux élèves qui en ont besoin ? Alors qu’élèves et étudiants ont été durement affectés par les confinements, couvre-feux et les restrictions de leur liberté de circulation, alors qu’ils doivent subir un climat anxiogène et que les discours culpabilisateurs se multiplient à leur égard, il est urgent de prendre soin d’une génération dont l’adolescence est impactée de façon aussi violente qu’historiquement inédite. La Gauche Républicaine et Socialiste demande la mise en place urgente d’un plan massif de recrutement de personnels (médecins, infirmières, psychologues, assistantes sociales) permettant d’assurer à chacun un accès effectif aux services de prévention scolaire et universitaire.