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Emmanuel Maurel candidat aux Européennes par vonews95
Emmanuel Maurel avait évidemment vocation à être tête de liste aux élections européennes dans un mode de scrutin régionalisé et malheureusement inadapté à l'enjeu. Harlem Désir, premier secrétaire du PS, étant tête de liste en Île-de-France, le PS a jugé nécessaire que notre camarade tire la liste dans le Grand Ouest avec Isabelle Thomas. Rappelons qu'il s'agit de représenter les Français au Parlement Européen et non pas des territoires régionaux : nous avons besoin d'Emmanuel Maurel à Bruxelles et Strasbourg pour plaider en faveur de la réorientation sociale et démocratique de la construction européenne.
Pour commencer, parce que je n’ai pas eu l’occasion de le faire : excellente année 2014 à tous. Qu’elle vous apporte tout le bonheur que vous méritez !
La campagne électorale à Méry-sur-Oise bat son plein. Les colleurs d’affiches se font la guerre, ce qui est bien normal au fond, et presque traditionnel.
Ce qui l’est moins, traditionnel, c’est la volonté affichée d’un auto-proclamé « Sniper » de traîner la campagne dans le caniveau.
Des affichettes anonymes collées sur des affiches électorales qui balancent sur les candidats qui y sont représentés, y compris en utilisant des éléments de vie privée, c’est nul. Je cherche un autre mot plus élégant mais je n’en trouve pas. C’est juste nul.
Quand on en est réduit à ce genre de pratique, c’est qu’on n’a pas grand chose à dire au fond.
Prenons par exemple l’affichette collée sur le candidat UMP, Pierre-Edouard Eon. « :( »
Euh oui bon ok. D’accord. À titre personnel, j’ai plein de choses à dire sur le programme (or lack thereof) et les propositions (or lack thereof) du candidat UMP. Qui ne peuvent être résumées à 2 caractères seulement. Et je le ferai, au moment opportun de la campagne. Mais « :( ». Mais encore ? Je ne partage pas ses idées, mais Pierre-Edouard Eon doit être respecté. Qu’on attaque les idées, les propositions, c’est normal, c’est le jeu, c’est Républicain. Qu’on attaque les personnes, c’est minable. (Ah tenez, j’ai trouvé un autre mot).
Et en parlant de minable, je passe aux attaques qui se concentrent sur le candidat UDI/Modem, Christophe Carlier, qui utilisent des informations qui relèvent de la vie privée du candidat. Ces informations – non vérifiées au demeurant – n’ont pas à atterrir sur la place publique. Elles relèvent de la mairie et de la personne concernée. J’ajouterais que divulguer des informations pareilles posent un véritable problème d’éthique : un fonctionnaire est tenu au secret professionnel quant aux dossiers qu’il gère. Transgresser ce secret, c’est s’exposer à des poursuites judiciaires. Et cela nuit également à la relation de confiance que les concitoyens portent à leur mairie. L’idée qu’on puisse utiliser des documents ou des informations qu’on donne à la mairie dans un contexte privé contre nous, dans un contexte électoral fait froid dans le dos.
Encore une fois, c’est non seulement nul, mais éthiquement c’est carrément limite.
Enfin, passons aux attaques sur le candidat EELV Guillaume Vuilletet, qui le qualifient de parachuté.
Je n’abaisserai pas le débat à répondre à ces accusations. C’est leur donner une crédibilité qu’elles n’ont pas, quand on est bien renseigné.
Je voulais juste dire ceci.
Moi j’ai connu les péniches qui ont lentement mais sûrement coulé au bord de l’Oise. J’ai connu la Poste rue de Pontoise, juste avant le feu. J’ai connu l’époque où l’école de Vaux c’était juste les bâtiments principaux avec des collines en face. J’ai connu l’époque où Intermarché était 2 fois plus petit. J’ai connu l’époque où la rue Molière était à double sens. J’ai connu l’époque où on ne pouvait pas accéder au Château parce que ça a appartenu à Vivendi. J’ai connu l’époque où quand on roulait de nuit le soir près de la coulée verte, on voyait plein de lapins. J’ai connu l’époque où en face de l’école de Vaux, là où il y a la ferme aujourd’hui, y’avait un espèce de petit bois, où y’avait un tas de déchets`ù en train de pourrir, et avec mes copains on se faisait peur parce qu’on se disait que c’était peut-être un cadavre. J’ai connu l’époque de la maison abandonnée sur le boulevard Wresinski, où on se faisait des "cap ou pas cap" d’aller sonner à la porte pour voir s’il n’y avait pas une sorcière.
Des histoires comme ça on en a tous. Ça ne veut pas dire qu’on est plus qualifié pour diriger Méry que d’autres.
Méry, c’est aussi une terre de reconstruction. C’est la maison, peu importe où on habite. Quand on en part, on y revient, parce que c’est chez nous. Quand on est lessivé par les épreuves de la vie, on trouve dans Méry un refuge. Les familles qui éclatent, puis se reconstruisent, les amours qui s’arrêtent et les boulots qu’on perd ou qu’on quitte… Méry a cette espèce de force apaisante. L’endroit où on vient, au calme, guérir de ses blessures, de ses peines, de ses échecs.
Enfin je ne sais pas vous mais moi c’est l’idée que je me fais de ma ville. Pas une ville qui pointe le nouveau du doigt, ostracise, fait une hiérarchie entre les gens qui sont là depuis plus ou moins longtemps. Une ville qui accueille et donne sa chance à tout le monde, pas basée sur "depuis combien de temps ils sont là", mais basée sur ce qu’ils valent et ce qu’ils peuvent faire.
Vous remarquerez qu’il y a un candidat que je n’ai pas évoqué, qui a été épargné par les tirs du sniper. Bizarre, vous ne trouvez pas ?
Quoiqu’il en soit, je ferais remarquer au très courageux « sniper » qui préfère rester anonyme plutôt que d’assumer ses écrits que, ce qu’il fait peut être qualifié de diffamation. Les Mérysiens méritent mieux que cela.
Mettons fin à ces pratiques indignes de la démocratie et reprenons un débat de fond, digne et républicain, sur l’avenir de notre ville.
Jérôme Haine
Emmanuel Maurel sur LCI jeudi 16/01/2014 par MntlaGauche
"L'idée selon laquelle tout le problème viendrait du coût du travail, et qu'il faudrait baisser massivement les cotisations sociales, ça faut 30 ans qu'on l'essaye et les résultats n'ont quand même pas été très brillants. La seule fois où la gauche a réussi à créer massivement des emplois, ce n'est pas en baissant le coût du travail mais en réduisant le temps de travail. [...] J'ai une deuxième inquiétude, c'est que François Hollande dit qu'il faut baisser massivement la dépense publique ; on est dans une situation de croissance atone et je ne suis pas sûr que ce soit très opportun de le faire aujourdhui."
VOnews.fr - 17 janvier 2014
A Saint-Gratien, le socialiste Philippe Rolland espère, avec le soutien du front de gauche, l’emporter face à l’UMP Jacqueline Eustache-Brinio qui avait été élue dès le 1er tour en 2008 avec 66% des suffrages.
Le candidat PS de St-Gratien en campagne par vonews95
Philippe Rolland et ses amis ont également reçu le soutien d'Emmanuel Maurel, vice président de la Région Île-de-France, et de Gérard Sébaoun, député.
Politis.fr - Par Philippe Marlière - 15 janvier 2014
TRIBUNE. Le néolibéralisme «de gauche» du chef de l’Etat n’a rien à voir avec la tradition sociale-démocrate, explique Philippe Marlière, professeur de science politique à University College London.
L’éditocratie en a frétillé d’aise au terme de la conférence de presse de François Hollande à l’Élysée : le président assumerait son «tournant social-démocrate». L’usage des mots pour qualifier un personnage politique ou son action pose un enjeu symbolique de premier ordre. Ici, si Hollande est "social-démocrate", c’est qu’il est encore de gauche. S’il n’est pas cela, qu’est-il devenu alors ?
Dans le cas présent, l’offensive éditocratique redouble d’ardeur car ses soutiens, à gauche et à droite, entendent suggérer le point suivant : Hollande a abandonné la "vieille" gauche égalitaire de transformation sociale, pour une gauche "moderne" et "réaliste". En sous-texte, nos bons propagandistes préparent leurs lecteurs au grand saut inévitable : la gauche - incarnée par François Hollande - doit être compatible avec un capitalisme financier prédateur et conquérant. Peine perdue, empaqueter le fuite néolibérale du président dans une jolie boîte sociale-démocrate est abusif. Un rappel historique s’avère nécessaire pour déconstruire cet acte de piratage idéologique.
Anticapitalisme
L’idée sociale-démocrate s’est développée à partir du dernier quart du XIXème siècle. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, elle est enrichie aussi bien par les partisans d’un socialisme réformiste que par ceux qui préconisent une rupture radicale avec le capitalisme. Au-delà des divergences doctrinaires repérables dans l’ensemble des partis ouvriers européens, il est possible de dresser le cadre idéal type de la pensée sociale-démocrate de cette première période.
À l’origine, les différents courants de la social-démocratie se querellent avant tout sur les modalités du combat contre l’État bourgeois : convient-il de le réformer ou faut-il, tout simplement, le détruire ? Tous s’accordent, cependant, sur la finalité de leur action : faire reculer, voire terrasser le capitalisme. Selon des approches diverses, ils estiment tous que la socialisation des moyens de production et d’échange doit se substituer au système capitaliste.
Après la dissolution de la Ire Internationale (1864-1876), le terme social-démocrate est couramment associé à celui de marxisme. À partir des années 1880, le marxisme devient le courant dominant au sein de la social-démocratie, en particulier en Europe centrale. Après 1896, il devient la doctrine officielle de la IIe Internationale. Il existe cependant plusieurs interprétations du marxisme, qui renvoient à l’opposition majeure entre réformistes et révolutionnaires. La véritable ligne de fracture est liée à la question de la démocratie politique. Certains acceptent de mener leur action dans le cadre de la démocratie parlementaire des régimes capitalistes. D’autres, au contraire, pensent que le libéralisme politique est étranger au mouvement ouvrier et doit être rejeté. Dans les années 1875-1914, on observe parmi les dirigeants du SPD allemand un large éventail d’orientations idéologiques : Ferdinand Lassalle, un ex-libéral devenu socialiste, mais non marxiste ; le marxiste August Bebel ; Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, les fondateurs de la Ligue spartakiste qui se transformera en Parti communiste en 1918 [note du blog : mais non bolchévique jusqu'à l'assassinat des deux fondateurs]. Les spartakistes combattent le «révisionnisme réformiste» d’Eduard Bernstein qui, à leurs yeux, remet en cause la nature révolutionnaire du SPD.
Démocratie et pluralisme
Les équilibres doctrinaux d’avant guerre vont se défaire à la suite de deux événements historiques : la Première Guerre mondiale, qui sape l’internationalisme prolétarien, en soulignant l’attachement des partis sociaux-démocrates au cadre national ; la révolution bolchevique, qui marque une rupture irréconciliable entre les socialistes réformistes et ceux qui prennent pour modèle le jeune régime soviétique. Entre 1919 et 1921, la rupture est définitivement consommée entre socialistes et communistes ; les seconds rejoignant l’Internationale communiste créée par Lénine. La tendance sociale-démocrate réformiste réfléchit à une nouvelle synthèse théorique entre le libéralisme des partis bourgeois et le communisme. La démocratie et le pluralisme politique deviennent deux notions phares dans la pensée sociale-démocrate. Se démarquant peu à peu du marxisme, la social-démocratie est taxée de «doctrine libérale bourgeoise» par ses détracteurs communistes (Lénine, La Révolution prolétarienne et le renégat Kautsky, 1918). Dans son discours au congrès de Tours, en 1920, Léon Blum voit dans le communisme une entreprise dictatoriale érigée en système permanent de gouvernement. Il estime que ce mode de gouvernement est étranger à l’héritage des Lumières, à la source du socialisme français.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’heure est à la reconstruction des économies sous la direction d’États dirigistes. L’ensemble des partis sociaux-démocrates opte pour des politiques de nationalisation. Ces politiques permettent de renouer en pratique avec l’objectif ancien de socialisation des moyens de production et de transformation de l’intérieur du capitalisme. Dès l’entre-deux-guerres, le parti suédois avait établi une nette distinction entre socialisme et socialisation des moyens de production, dont s’inspirera la social-démocratie à partir de 1945. L’approche suédoise repose sur une procédure de négociation permanente entre le patronat et les syndicats, destinée à limiter les conflits. Le "compromis social-démocrate" apparaît ici : d’une part, les syndicats obtiennent la sécurité de l’emploi et l’extension de l’État social. De l’autre, le patronat se voit assurer la paix sociale et la modération salariale.
L’économiste John Maynard Keynes fournit à la social-démocratie un cadre théorique important (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936). Les politiques dites "keynésiennes" reposent sur la relance de la consommation des ménages par le biais du financement public des investissements et de politiques budgétaires nourrissant la demande. La guerre froide et les succès de l’économie mixte incitent nombre de partis à rompre avec un radicalisme politique qui n’existe souvent plus qu’en paroles. Anthony Crosland, un travailliste britannique, redéfinit l’idéal socialiste, en insistant sur la coexistence harmonieuse entre secteurs privé et public (The Future of Socialism, 1956). Cet ouvrage relance le débat sur la réécriture de la clause IV des statuts du Parti travailliste, qui, depuis 1918, établit comme finalité du socialisme la «propriété commune des moyens de production». Ce révisionnisme doctrinaire échoue. En Allemagne, une tentative similaire est couronnée de succès. Lors de son congrès à Bad-Godesberg en 1959, le SPD cesse de se référer principalement au marxisme et cite parmi ses autres «influences philosophiques», «l’éthique chrétienne» ou «l’humanisme de la philosophie classique». L’économie privée est, dans certains cas, encouragée, l’économie mixte est louée.
Une idée en déshérence
À partir des années 1970, le compromis social-démocrate est bousculé par la forte progression du néolibéralisme aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Subissant le contrecoup du choc pétrolier, de la crise économique et de l’apparition de nouvelles thématiques dans le champ des idées de gauche, la social-démocratie enregistre un net déclin. Elle doit répondre à de nouveaux défis politiques selon un triple axe programmatique : un axe social-démocrate classique se préoccupe de croissance économique, de justice sociale et d’emploi. Un deuxième axe tente de se réapproprier les thèmes postmatérialistes et anti-autoritaires les plus populaires dans l’opinion (défense de l’environnement, égalité entre les sexes). Le troisième axe est d’inspiration néolibérale et accepte dorénavant la stabilité monétaire, la compression des dépenses publiques, les privatisations, la baisse des impôts, un État social "actif" mais restreint.
Anthony Giddens, concepteur de la «troisième voie»
Cette nouvelle synthèse sociale-démocrate est activement prônée par Tony Blair au Royaume-Uni à la fin des années 1990 sous le nom de "troisième voie". Anthony Giddens, son concepteur, la positionne à équidistance entre le néo-libéralisme et la "vieille" social-démocratie keynésienne (The Third Way, 1998). En réalité, ce nouveau compromis se démarque bien de l’ultralibéralisme hayékien, mais il rejette avant tout l’interventionnisme d’État et les politiques redistributives de la social-démocratie des années 1960-1970.
Comme force politique, la social-démocratie a progressivement abandonné ses politiques traditionnelles de redistribution des richesses et son ambition de réforme radicale du capitalisme. Elle a même adopté des pans entiers du néolibéralisme, longtemps combattu. Au début du XXIème siècle, l’idée sociale-démocrate apparaît largement affadie ; elle est devenue quasiment impossible à définir, car elle ne se distingue pratiquement plus de ses concurrentes libérale et conservatrice.
En France, aujourd’hui, le néolibéralisme "de gauche" de François Hollande n’a clairement rien à voir avec la tradition sociale-démocrate. Ironie de l’histoire : il se positionne même à droite du révisionisme blairiste. Comme Hollande, Tony Blair a engagé son pays dans des aventures militaires impérialistes et a fait de multiples cadeaux aux patrons. La ressemblance s’arrête là : Blair, bon gré, mal gré, a investi dans les services publics et a fait quelques réformes sociales. François Hollande, à ce jour, ne peut se prévaloir de la moindre réforme sociale et économique de gauche.
L'Echo Régional - 15 janvier 2014
Front de gauche et PS se lancent dans une bataille commune de reconquête de la mairie de droite.
Isabelle Volat et Philippe Rolland forment désormais une seule liste à gauche
C’est sans doute une exception d’avant second tour. À Saint-Gratien, la gauche partira unie pour les élections municipales. En partie seulement puisqu’un élu du conseil municipal a décidé d’entrer en dissidence.
En attendant Philippe Rolland, le candidat investi du PS, a réussi à rallier l’élue Front de gauche, Isabelle Volat pour mener une campagne commune. «Ce rapprochement a fait l’objet d’un vif débat au sein du Front de gauche, révèle Isabelle Volat. Notre rôle est d’être utile en se rassemblant face à une droite aux commandes depuis trente ans. Nous nous sommes rapprochés du PS pour élaborer un programme construit. Ce n’est pas un simple accord de circonstance. Rappelons qu’à Saint-Gratien la droite a toujours été minoritaire lors des derniers scrutins sauf les municipales», ne manque pas de souligner la voix de l’opposition à la mairie de Saint-Gratien.
Un comité de soutien s’est constitué autour de cette union libre et sera présidé par Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, qui est venu assister au lancement de la campagne de la gauche à Saint-Gratien, mardi soir.
Également présent, Emmanuel Maurel, conseiller régional et candidat à l’élection Européenne, s’est exclamé : «Bravo ! l’union est faite. C’est une belle chose de voir une gauche réunie et clairement inscrite sur des valeurs de mouvement social», n’a pas manqué de souligner le membre du bureau national.
Politis - Par Pauline Graulle - 15 janvier 2014
Après la conférence de presse du chef de l’Etat, des socialistes s’insurgent contre le pacte de responsabilité.
François Hollande n’avait pas encore fini sa conférence de presse que Jean-Luc Mélenchon appelait déjà, sur Twitter, les élus PS et EELV à «rompre les rangs», demandant à ce que se crée «vite, une large opposition de gauche au Parlement et dans la rue contre ce programme de droite !»
Mais du côté des socialistes, on est restés plutôt sages. Du moins pendant l’intervention télé. Rares ont été ceux qui ont osé donner leur opinion en live. Un silence général qui a laissé le champ libre à Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville et proche de Manuel Valls, qui s’est réjoui sur Twitter de l’orientation prise par François Hollande :
Une petite demi-heure après la fin de l’intervention de Hollande, Claude Bartolone, le patron des députés, a donné le coup d’envoi (et le ton), se félicitant sur son blog du «message d’autorité, de stabilité et de confiance» du président qui, «plus que jamais, tient son cap, connaît les escales et se fait une idée précise de la destination : une France solidaire et compétitive». Sur I-Télé, Harlem Désir, premier secrétaire du PS, a lui aussi trouvé le président «déterminé, combatif». «Je salue et j’appuie le grand compromis social et le pacte de responsabilité présentés par le président de la République, a-t-il déclaré au nom de la Rue de Solférino. C’est un geste de courage qui répond à l’exigence historique de redressement de notre pays et de sa force économique».
Tout autre son de cloche du côté à l’aile gauche du PS. Certes, Marie-Noëlle Lienemann, Emmanuel Maurel, ou Pouria Amirshahi, pourtant parmi les plus "turbulents" du parti, se sont prudemment abstenus de tweeter pendant l’intervention. Pris à parti sur Twitter, Jérôme Guedj, député de l’Essonne et membre fondateur du courant Maintenant la gauche, a préféré répondre sur les fautes d’orthographe de son interlocuteur...
C’était le calme avant la tempête. Car les critiques visant le pacte de responsabilité ont ensuite été vives. «Cette fois-ci, pas question que le parlement ne soit une simple chambre d’enregistrement [le pacte de responsabilité passera en juin devant l’Assemblée national, NDLR], comme cela a été le cas pour la loi sur la sécurisation de l’emploi», a averti Guillaume Balas, secrétaire général d’Un Monde d’Avance, le mouvement de Benoît Hamon. Avant de se radoucir quelque peu sur le site de Libération : «Qu’on ne nous refasse pas le coup de l’accord national interprofessionnel (ANI) ! On ne peut pas dire aux parlementaires qu’ils n’ont le droit de toucher au texte qu’à la marge…». «Hollande continue sur une voie qui a fait la preuve de ses échecs et met sa politique entre les mains du cupide MEDEF», a déploré sans ambages son camarade Pouria Amirshahi.
La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, qui avait annoncé un peu plus tôt que «les vrais socialistes ne rester[aie]nt pas silencieux», a mis du temps à prendre la parole. «Je ne reste pas convaincue de cette stratégie macro-économique qui ressemble un peu trop aux politiques d’austérité , a-t-elle expliqué à Politis.fr. C’est une politique qui va dans le mur, et qui risque d’avoir un coût énorme en terme de services publics, de services sociaux, et en matière de croissance».
Quant au pacte de responsabilité, elle a jugé, comme bien d’autres, que François Hollande a été «hyperflou» sur la nature des contreparties : «Les aides seront-elles remboursées si les objectifs ne sont pas tenus ?», a-t-elle fait mine de se demander, comme si on ne connaissait pas déjà la réponse... Estimant, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon, que les déclarations de ce soir n’ont rien d’un tournant, Marie-Noëlle Lienemann a toutefois réaffirmé qu’« on ne va pas quitter le PS pour autant. De tout façon, on ne peut pas gouverner longtemps contre la majorité syndicale et politique qui vous a élu». Gageons que François Hollande entendra ce conseil avisé...
Du côté des partenaires Verts enfin, le communiqué tombé un peu avant 20 h, a reflété l’habituel malaise. «Ai été porte-parole des Verts il y a quelques années, content de ne pas l’être aujourd’hui», a ironisé sur Twitter le député EELV Sergio Coronado. «EELV déplore l’absence de dimension environnementale du discours présidentiel», a écrit (en gras dans le texte) Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’EELV. «Cette politique est irrationnelle pour ne pas dire irresponsable», a twitté - beaucoup plus franchement - Jérôme Gleizes, à la gauche du parti. Un parti qui, en 2014 comme en 2013 comme en 2012, se demandera s’il doit rester, ou non, au gouvernement.
L'Humanité.fr - 13 janvier 2014
Le Pacte de responsabilité évoqué par François Hollande lors de ses vœux “ne doit pas être un jeu de dupes”, a déclaré lundi Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste qui, avec d’autres représentants de l’aile gauche du PS, a exprimé sa circonspection.
“On attend des précisions” et les vœux ont été marqués par “une petite musique, un vocabulaire” qui “nous a un peu inquiétés”, a abondé Emmanuel Maurel lors d’une conférence de presse du courant Maintenant la gauche, représentant l’aile gauche du PS. François Hollande devrait apporter des précisions sur ce Pacte lors de sa conférence de presse de ce mardi. Le Pacte, qui prévoirait une baisse des charges pour les entreprises, en échange d’embauches et d’un dialogue social accru, n’a été qu’esquissé lors des vœux présidentiels. “Nous allons être vigilants sur le Pacte de responsabilité”, a renchéri Marie-Noëlle Lienemann, en s’interrogeant notamment sur “quel échelon, les branches ou les entreprises” il sera discuté. “Qu’est-ce qu’on met dans la discussion sur les contreparties ?”, notamment en termes d’emplois, salaires, précarité, innovation, s’est interrogée aussi la sénatrice. Et enfin, quelles sont les sanctions qui pourraient être appliquées si les entreprises ne jouent pas le jeu ? “S’il y a des aides publiques, elles doivent être remboursées si les engagements ne sont pas tenus”, a souligné la sénatrice.
Interrogés sur leur détermination à faire valoir leurs vues, l’un des intervenants, le député Jérôme Guedj, a répondu : “l’autorité présidentielle ne passe pas de manière directe par la présidentialisation de tous les sujets. Voter le budget, définir le système de protection sociale, la dépense sociale (…) Ce n’est pas un choix unilatéral et univoque du président de la République”. “Nous considérons que notre efficacité passe aussi par pouvoir alerter et amender quand on considère que ça ne va pas dans la bonne direction”, a-t-il ajouté.
Quant à un éventuel tournant social-libéral du président, Emmanuel Maurel a estimé que les électeurs de François Hollande en 2012 n’avaient pas voté pour “une politique sociale-libérale. En France, le social-libéralisme a très peu d’adeptes”. “Ce que j’attends du président, a-t-il ajouté, c’est qu’il ne tourne pas le dos à cette voie singulière du socialisme français (…) qui fait que, nous, Parti socialiste français, on ne saurait s’aventurer dans une voie à la Gerhard Schröder ou à la Tony Blair”.
Dans un communiqué distinct, le collectif Gauche populaire, qui rassemble pour l’essentiel des élus socialistes, juge “que la réussite” du pacte “suppose impérativement de respecter deux conditions essentielles”.
La première est “l’imposition aux entreprises de contreparties réelles (…). L’octroi effectif des aides doit être subordonné à l’inscription dans la loi de mesures concrètes de maintien dans l’emploi des seniors et de développement de l’apprentissage des jeunes. La conclusion de ce pacte offre d’ailleurs l’occasion au gouvernement de reformater le CICE en supprimant au passage ses effets d’aubaine insupportables” , estime le mouvement animé par Laurent Baumel, Philippe Doucet et François Kalfon.
Deuxième condition : “la poursuite en parallèle de la reforme fiscale (…) Les marges de manœuvre dégagées par la baisse éventuelle des dépenses publiques ne doivent donc pas être entièrement réaffectées à la seule baisse des charges patronales. Elles doivent également faciliter une baisse à venir de la CSG ou de l’impôt sur le revenu des couches populaires et moyennes”.
Vous pouvez retrouver cet article sur le site de L’Humanité http://www.humanite.fr/politique/marie-noelle-lienemann-nous-allons-etre-vigilants-556810