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Notes, textes et informations sur les activités et les positions de la Gauche Républicaine & Socialiste dans le Val d'Oise

Contribution de Jérôme Haine aux etats généraux du PS

Rythmes scolaires : ne pas s’arrêter en bon chemin! !

Être socialiste, c’est vouloir améliorer la société. Faire en sorte que le monde de demain soit meilleur qu’aujourd’hui.! !
Et en matière d’éducation, nous devons, comme nous l’avons fait pour l’école maternelle et élémentaire, repenser les rythmes auquel nous soumettons nos jeunes concitoyens français.! !
La réforme pour le primaire n’a pas été facile, et pour cause : nous avons en réalité commencé par le plus dur. Nous ne pouvions pas relâcher des élèves entre 3 et 11 ans à la fin du temps scolaire, d’où la mise en place des Activités Pédagogiques Complémentaires.! !
Nous ne devons pas plier sous la difficulté. Le plus dur est fait, nous devons maintenant poursuivre ce que nous avons entamé.! !
La réforme des rythmes scolaires répondait à un but : le décalage entre les rythmes que nous mettons en pratique, et les rythmes chronobiologiques des enfants. Or, s’il est un âge où les rythmes chronologiques sont bouleversés, c’est bien l’adolescence.! !
En effet, pendant l’adolescence, le big bang hormonal fait que les ados ont plus besoin de sommeil, et de manière décalés. Ils se couchent plus tard et se lèvent par conséquent plus tard.
Ce n’est pas, comme nous avons tendance à le percevoir, une rebellion contre les rythmes des adultes ou comme de la fainéantise assumée, mais en réalité, liée à leur sécrétion de mélatonine, l’hormone qui se déclenche en l’absence de lumière, et qui permet l’endormissement. On remarque chez les adolescents que cette hormone se déclenche plus tardivement, ce qui retarde leur endormissement (selon de nombreuses recherches américaines, notamment celles de Mary Carskadon, chercheuse à l’université de Brown, et directrice du Laboratoire du Sommeil et de Chronobiologie du Bradley Hospital). ! !
Dès lors, les rythmes scolaires du secondaire (collège-lycée) ne correspondent pas au rythme biologique des élèves. En tant qu’enseignant du secondaire, je le constate tous les jours : les élèves arrivent à 8h30 encore endormis, et sont complètement épuisés à la fin de la journée, ce qui fait que la dernière heure de cours est en général beaucoup moins efficace qu’elle ne le serait si elle était située à une autre heure de la journée. Et chaque année, je vois de très nombreux élèves en difficultés, voire décrocher, parce que les rythmes scolaires ne leur conviennent pas. En réalité, nous nous épuisons, élèves et enseignants, pendant 6 à 8 semaines, pour profiter de 2 semaines de vacances qui ne suffisent en général pas à récupérer l’énergie dépensée. Nous faisons un sprint, quand nous devrions faire un marathon.! !
Il faut opérer un changement dans ces rythmes scolaires. Certains de nos élèves viennent de très loin, et doivent parfois effectuer une heure, une heure et demie de trajet pour arriver à l’heure à 8h30. Certains doivent donc se lever vers 6h pour pouvoir arriver à temps. Il faut donc supprimer cette première heure, de 8h30 à 9h30. Deux solutions s’offrent alors pour compenser le temps scolaire. La plus pratique : décaler cette heure de 17h30 à 18h30. Les élèves seront moins fatigués à la fin de la journée, car leur cycle de sommeil n’aura pas été interrompu dans sa phase la plus récupératrice. Cependant, on n’allège pas la journée. L’autre solution serait de rogner sur les vacances scolaires d’été. Il y a de la marge sur 2 mois, ôter 2 semaines n’est pas inconcevable, d’autant que les deux mois constituent une durée minimale, quand certaines classes qui n’ont pas d’examens se retrouvent en vacances bien souvent début juin. Cette solution pose néanmoins deux problèmes : d’une part, l’organisation et la correction de ces examens, et d’autre part, nous ferions tomber le tabou que sont les deux mois de vacances d’été, et nous exposerions à une contestation sans doute forte de la part des syndicats lycéens. ! !
Mais la perspective de la difficulté ne doit pas nous faire renoncer. Car en effet, être socialiste réside en cela : peu importe à quel point ça paraît difficile, si cela peut changer pour le mieux la vie de milliers et faciliter la réussite scolaire. Pour une école adaptée aux rythmes de tous !

Jérôme Haine

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